L’unité de neuro-oncologie

L’Unité de Neuro-Oncologie a été créée au Centre Eugène Marquis afin d’accompagner les patients porteurs de tumeurs cérébrales, ainsi que leurs proches durant la prise en charge thérapeutique. Elle est constituée de médecins oncologues médicaux, de médecins radiothérapeutes, du cadre du Département de Soins Oncologiques de Support et de l’infirmière référente en neuro-oncologie.

1/ COMPRENDRE

  • Qu'est-ce-qu'une tumeur du cerveau ?
    Qu'est-ce-qu'une tumeur du cerveau ?

    Tumeur : masse formée par des cellules anormales qui se multiplient et créent de nouveaux vaisseaux.

     

    Tumeur cérébrale primitive : l’origine des cellules anormales est le cerveau lui-même :

    • soit à partir du tissu de soutien des neurones : la glie pour les gliomes,
    • soit l’enveloppe qui entoure le cerveau : les méninges pour les méningiomes.

     

    A ne pas confondre avec une métastase cérébrale : les cellules cancéreuses, qui forment la tumeur dans le cerveau, proviennent d’un cancer d’un autre organe : poumon, sein, mélanome, thyroïde…

  • Comprendre le cerveau normal, son fonctionnement et les conséquences d'une tumeur du cerveau
    Comprendre le cerveau normal, son fonctionnement et les conséquences d'une tumeur du cerveau

    Cerveau normal

     

    Le cerveau normal est séparé en 2 hémisphères.

    L’hémisphère droit contrôle la partie du corps gauche et l’hémisphère gauche la partie du corps droit.

    L’hémisphère est séparé en 4 lobes : frontal (rose), pariétal (bleu), occipital (vert) et temporal (jaune).

     

    Fonction du cerveau normal :

    Les 4 lobes du cerveau contrôlent des fonctions différentes du cerveau.

    Lobe frontal (rose) : parole, langage, mémoire, jugement, raisonnement, personnalité, comportement, prise de décisions, coordination.

    Lobe pariétal  (bleu) : interprétation des sens, sensibilité du corps, attention, langage, lecture, repérage dans l’espace.

    Lobe temporal (jaune) : centre de l’ouïe, perception des images et des sons complexes, langage, mémoire, émotions.

    Lobe occipital (vert) :  vision, perception des images.

     

    Si la tumeur se trouve dans le lobe :

    FRONTAL

    Changements de personnalité, lenteur, diminution de l’émotivité, confusion, difficulté à agir, à prendre une décision seul(e), à marcher, à parler, perte de l’odorat.

     

    PARIETAL

    Difficulté à trouver les mots, à faire des phrases, problèmes de lecture et d’écriture, difficultés à trouver son chemin habituel, sensation d’engourdissement du côté du corps opposé. 

    TEMPORAL

     

    Difficulté à parler, trouble de la mémoire : oubli des faits nouveaux, récents, trouble de la vision, de l’audition, difficulté à reconnaître et trouver le nom des choses .

     

    OCCIPITAL

     

    Trouble de la vision, notamment sur le côté opposé à la tumeur, hallucination visuelle.

     

     

  • Comprendre la maladie
    Comprendre la maladie

    Les symptômes possibles liés à une tumeur du cerveau sont variés. Ils sont différents en fonction des lobes atteints du cerveau.

    Les différents symptômes possibles :

     

     

     

    Degré d’urgence :

    Ci-dessous les 5 symptômes pour lesquels il faut consulter en URGENCE un médecin :

     

    Que faire s’il y a des symptômes ? Quand appeler le médecin ?

    Si nausées :

    • Prendre des médicaments contre les nausées comme METOCLOPRAMIDE.
    • Appeler le médecin traitant ou référent si vomissements de toutes les prises d’aliments (repas, boisson, médicaments).

     

    Si maux de tête :

    • Prendre des médicaments contre la douleur comme PARACETAMOL.
    • Appeler le médecin traitant ou référent si douleur persiste malgré les médicaments.

     

    Si crise épilepsie :

    • Eviter le sur-accident : mettre le patient en position latérale de sécurité (sur le côté, avec vêtement sous la tête).
    • Appeler le 18, les pompiers, si 1ère crise, si plaie ou traumatisme, si crises à plusieurs reprises, si pas de récupération totale après la crise.

     

    Si trouble de la parole, de la vision et de l’audition :

    • Aider le patient en posant des questions simples avec réponse attendue par oui ou non.
    • Parler avec des gestes.
    • Avis ophtalmologue.
    • ORL si besoin.

     

    Si faiblesse musculaire ou trouble de sensibilité :

    • Kinésithérapie, utilisation canne…
    • Appeler le médecin traitant ou référent si apparition brutale de la faiblesse.

     

    Si trouble de mémoire, de concentration, d’attention :

    • Orthophonie.
    • Travailler la mémoire (mots mêlés, sudoku, lecture…), utiliser des aide-mémoires (post-its, rappels sur le téléphone…).
    • Eviter de faire 2 choses à la fois (télévision éteinte si conversation…).

     

    Si trouble du comportement :

    • Irritabilité parfois liée à la difficulté à faire face aux imprévus.
    • Rappeler les évènements (invitations, sorties…) à plusieurs reprises pour préparer le patient.
    • Rassurer, expliquer les conséquences d’une action, pas forcément bien anticipées par le patient.
    • Discuter avec le médecin traitant ou référent d’un traitement pour anxiété.

     

    Si trouble de la conscience :

    • Patient très somnolent, ferme les yeux, difficulté à se tenir éveillé.
    • Appeler le médecin ou le 18 rapidement pour éliminer notamment un diabète…

     

    Si confusion, désorientation, obnubilation (idées fixes), agitation :

    • Redonner les repères dans le temps et dans l’espace, réexpliquer tranquillement les choses.
    • Apaiser avec une voix douce.
    • Si idées fixes : changer de sujet en impliquant le patient dans le nouveau sujet (en lui demandant son avis par exemple).

     

    Si douleur dans les mollets ou dans la poitrine, ou essoufflement inhabituel :

    • Appeler le médecin ou 18 : pour éliminer phlébite et embolie pulmonaire (caillot).

     

    Si lassitude, dépression :

    • Prévoir projets, sorties.
    • Motiver le patient à poursuivre les soins et la surveillance.
    • Proposer une prise en charge par une psychologue.
    • discuter un traitement pour la dépression avec son médecin traitant.

    Cas particuliers :

    Syndrome frontal :

    Le patient a du mal à prendre une décision tout seul, parfois il n’est plus capable d’arrêter seul une action en cours. Par exemple, il mâche longtemps les aliments sans penser à avaler.

    Le patient présente une baisse de moral, le patient ne voit plus le côté positif des choses, mais cela ne le gêne pas.

    Il n’exprime plus d’envie de faire différentes choses, il a surtout envie de rester au lit.

    Il peut même uriner en dehors des toilettes.

    Il faut l’aider en redonnant les repères dans le temps et l’espace, l’inciter à faire choses intéressantes pour lui, en lui écrivant une liste et la lui rappeler.

    On peut discuter un traitement anxiolytique et / ou antidépresseur avec le médecin.

    Pour la nuit, on peut proposer un urinal à portée de mains, ou un bassin chez la femme voire une chaise percée ou montauban pour limiter la distance avec les toilettes afin d’éviter les fuites et les accidents.

     

    Altération de l’image de soi :

    Le patient rencontre des difficultés à cause de la maladie, avec une vision négative de son corps : « Il ne répond plus comme il le souhaite ». Le patient le vit comme un handicap physique ou moral.

    Les proches doivent valoriser les activités faisables, les efforts, les réussites de la vie courante, l’encourager régulièrement et féliciter en cas de progrès.

     

    Fatigue :

    Le patient ressent une baisse d’énergie au cours de la journée, avec une sensation de « coup de barre, de coup de pompe », parfois fluctuant au cours de la journée, au cours de la semaine…

    Il faut prioriser les choses à faire, hiérarchiser selon l’importance, et ne pas prévoir trop de chose à faire car la fatigue morale « de ne pas avoir tout fait » se rajoute à fatigue physique.

    De plus, le patient doit favoriser un bon sommeil, avec des siestes, parfois la prescription d’un somnifère est nécessaire.

    L’activité physique est le meilleur traitement de la fatigue (marche 20-30 minutes par jour, le ménage, le jardinage…).

     

  • Comprendre l'épilepsie
    Comprendre l'épilepsie

    L’épilepsie : qu’est-ce-que c’est ?

    C’est une décharge électrique non contrôlée dans le cerveau.
    Différents types de crises existent en fonction de la localisation du foyer de décharge.

     

    Existe-t-il différentes crises ?

    Crise partielle : mouvements répétitifs, non contrôlés (mâchonnement, mouvement du bras…), ou regard fixe, ou sensation odeur anormale sentie que par le patient (de type odeur de brulé par exemple)…

    Absence : le patient arrête son action, sa parole, sans raison, puis reprend après quelques secondes ou minutes comme si de rien n’était…

    Crise généralisée : crise dite « tonico-clonique »  car perte de connaissance suivie de raideur puis mouvements anormaux des bras et des jambes, puis respiration bruyante avant une reprise de la conscience.

     

    Que faire en cas de crise ?

    Si possible, il faut :

    Eviter le sur-accident :

    • S’allonger si crise partielle,
    • mettre des vêtements sous la tête,
    • enlever lunette et cravate,
    • ne rien mettre dans le bouche

    Mettre le patient en PLS (Position Latéral de Sécurité)

    Sur le côté, pied replié, ouvrant la bouche, desserrant la cravate et le col.

    Voici une vidéo réalisée par le Fédération Française de Football pour expliquer l’épilepsie :

     

     

     

     

    DEVINETTE :

     

    Réponse : Ils ont tous fait au moins une Crise d’épilepsie.

     

  • Comprendre les traitements
    Comprendre les traitements

    1/ chirurgie :

    Biopsie : prélèvement d’un morceau de la tumeur pour analyser les cellules qui la composent, avec le chemin déterminé par ordinateur pour diminuer le risque de complications et cibler la zone de la tumeur la plus active.

    Exérèse : chirurgie qui enlève la tumeur plus ou moins en totalité, pour établir le diagnostic et traiter la tumeur.

     

    2/ radiothérapie

    Traitement à base de rayons, effectué tous les jours de la semaine du lundi au vendredi pendant souvent 3 à 6 semaines selon la tumeur.

     

    3/ chimiothérapie

    Traitement, par gélules ou perfusions intraveineuses, qui cible les cellules qui se multiplient vite comme les cellules tumorales.

     

    4/ traitement anti-angiogénique

    Traitement, par perfusions intraveineuses, qui cible les vaisseaux, notamment les nouveaux vaisseaux formés par la tumeur, afin qu’elle ne puisse plus se développer et grossir.

     

  • Comprendre l'IRM
    Comprendre l'IRM

    IRM : Imagerie par résonance magnétique

    Les images du cerveau sont analysées en coupes fines selon différentes séquences complémentaires, pour mieux caractériser la tumeur et son évolution sous traitement et au fil du temps.

     

    Les termes entre « guillemets » sont ceux écrits sur le compte-rendu de l’IRM.

     

    • Séquence T1 avec injection du produit de contraste : image après l’injection par voie intraveineuse du gadolinium, elle permet de mieux visualiser la partie plus agressive de la tumeur (« prise de contraste »).
    • Séquence FLAIR : elle visualise l’œdème autour de la tumeur et la partie de la tumeur qui s’infiltre en effaçant les contours normaux du cerveau (« aspect tuméfiant du FLAIR qui efface les sillons »).
    • Séquence de perfusion : elle recherche les nouveaux vaisseaux créés par la tumeur pour grandir (« néoangiogenèse »).
    • Séquence de diffusion : elle étudie les mouvements des molécules d’eau, diminués par les cellules tumorales qui les entravent (« diminution du signal ADC d’allure tumorale»).
    • Séquence de spectro-IRM : analyse les éléments produits par les cellules, pour confirmer la présence de cellules tumorales, en comparaison à la zone saine identique de l’autre hémisphère du cerveau (« métabolites avec pic de lactates… »).

     

    L’ensemble des séquences est nécessaire pour interpréter les images, car une même image FLAIR, par exemple, peut correspondre à de la tumeur ou à des modifications liées aux traitements, en fonction de la présence d’une prise de contraste, de nouveaux vaisseaux et d’un aspect tuméfiant ou non.

  • Feu vert pour autoriser la prise de la chimiothérapie
    Feu vert pour autoriser la prise de la chimiothérapie

    3 critères pour autoriser la prise de chimiothérapie

    • Pas de fièvre
    • ET Polynucléaires neutrophiles > ou =  1,5 Giga/l ou 1500 / mm³
    • ET Plaquettes > ou =  100 Giga/l ou 100000 /mm³

2/ Le parcours de soins pour le patient et ses aidants

Centre Eugène Marquis