Retour sur les projets de recherche présentés à l’ASCO 2023

Les projets sur lesquels travaillent des médecins chercheurs du Centre Eugène Marquis ont été présentés au congrès de l’American Society of Clinical Oncology à Chicago du 2 au 6 juin 2023. Lors de ce rendez-vous incontournable, près de 40 000 oncologues du monde entier se sont rejoints pour échanger sur les dernières innovations en cancérologie.

Ces essais sont à l’image du dynamisme de la recherche clinique en France et notamment au Centre Eugène Marquis. Les projets de recherche suivants ont été présentés lors de sessions orales :

 

ESSAI THOR (COHORTE 1) 

> Le cancer de la vessie à l’ère de la médecine personnalisée.

Présentation lors du congrès faite par : Pr Yohann Loriot de Gustave Roussy

Dr Brigitte Laguerre, un des médecins participant à ce projet de recherche et travaillant au Centre Eugène Marquis.

Ont été présentés au congrès de Chicago les résultats de l’essai de phase 3 THOR (cohorte 1) qui confirme l’efficacité d’une thérapie ciblée dirigée contre une altération du gène FGFR3 ou 2, l’ERDAFITINIB, par rapport à une chimiothérapie chez les patients porteurs d’un carcinome urothélial de vessie ou des voies excrétrices supérieures localement avancées ou métastatique, en situation d’échec à une première chimiothérapie à base de platine et à une immunothérapie. Ce traitement n’est efficace que chez les patients dont la tumeur présente une altération du gène FGFR3 ou 2, recherchée par NGS (Next-Generation-Sequencing ou séquencage génomique) soit chez 15-20% des patients.  L’ERDAFITINIB, administré par voie orale, a des effets secondaires limités à type d’onycholyse, de mucite, de kératite, et d’hyperphosphorémie.

De nombreux patients du CEM ont accepté de participer à cet essai et ainsi pu bénéficier de cette avancée thérapeutique innovante. L’étude THOR pourrait ouvrir la voie à une autorisation de mise sur le marché (AMM) en Europe prochainement. En France, cette thérapie ciblée n’est pour le moment uniquement disponible qu’en accès compassionnel.

 

ESSAI VESPER 

> Nouvelle confirmation du bénéfice de la chimiothérapie péri-opératoire dans le cancer de vessie localisé.

Présentation lors du congrès faite par : Pr Christian Pfister du CHU de Rouen

Dr Brigitte Laguerre, un des médecins participant à ce projet de recherche et travaillant au Centre Eugène Marquis.

Ont été présentés lors du congrès de Chicago, les résultats finaux de l’essai français de phase 3 VESPER, comparant deux chimiothérapies (CG et MVAC-dd) administrées en péri-opératoire sur 3 mois chez 493 patients porteurs d’un cancer de vessie localisé. De nombreux patients du service d’urologie du CHU de Rennes et du service d’oncologie médicale du Centre Eugène Marquis ont participé à cet essai. Les résultats rapportés montrent un bénéfice en faveur de la chimiothérapie de type MVAC-dd. Il est à noter que le MVAC-dd et le CG sont des traitements lourds, aux multiples effets secondaires (chute de cheveux, aplasie médullaire, nausées, perte d’audition, …), qui ne peuvent pas être administrés aux patients fragiles pour lesquels la chirurgie ou la radiothérapie restent des alternatives thérapeutiques efficaces.

 

 

ESSAI PEACE-1 BRAS RT

> Confirmation du bénéfice à l’irradiation de la prostate chez les patients diagnostiqués à un stade d’emblée métastatique.

Présentation lors du congrès faite par : Pr Alberto Bossi de Gustave Roussy

Les équipes d’oncologie et de radiothérapie (pôle urologie) du Centre Eugène Marquis ont participé à ce projet.

Ont été présentés lors du congrès annuel Américain les résultats finaux de l’essai français de phase 3 PEACE-1, évaluant l’efficacité et les profils de toxicité de l’ajout d’une hormonothérapie de nouvelle génération (Abiratérone) et/ou d’une radiothérapie prostatique pour les patients nouvellement diagnostiqués avec un cancer de prostate métastatique. Les résultats présentés cette année concernent la stratégie comparant le traitement de référence (Hormonothérapie de première et de nouvelle génération +/- chimiothérapie par DOCETAXEL) avec ou sans radiothérapie du cancer primitif prostatique.

Les résultats rapportés montrent que la radiothérapie prostatique chez les patients avec un faible nombre de métastases, combinée à une hormonothérapie intensifiée par Abiraterone, apporte un bénéfice en terme de survie sans progression radiologique et retarde l’apparition d’une résistance à l‘hormonothérapie.

Pour la première fois, l’essai PEACE-1 permet d’établir le rôle de la radiothérapie prostatique dans la prévention des complications urinaires sévères causées par le cancer, et ce même pour les patients atteints d’un cancer de prostate avec un nombre important de métastases.

De nombreux patients du Centre Eugène Marquis ont été inclus dans cet essai et ont ainsi pu bénéficier de cette approche, dès le début de leur prise en charge. Cet essai souligne le bénéfice de l’inclusion dans un essai thérapeutique, permettant l’accès à des thérapeutiques innovantes.

Centre Eugène Marquis